NOS DIFFÉRENCES NOUS RASSEMBLENT

Le regard est comme un prisme. Il suffit parfois de l’orienter pour trouver les points communs.

Nous sommes le 9 février 2021, et j’ai l’occasion de rencontrer Marc Verillotte. L’objectif de cet échange était de trouver des « connexions » entre son expérience et la mienne. A priori tout nous oppose! Son métier consistait à lutter contre la criminalité et effectuer des assauts pour sauver des vies, tandis que mon quotidien consiste à monter sur scène et marquer mon public par des principes d’illusion. Après des premiers échanges très constructifs sur nos histoires respectives nous avons très rapidement compris que notre expérience n’était que le reflet de compétences professionnelles. Fort de ce constats,  nous allions forcément trouver des points communs. A tour de rôle on présente notre univers sous forme de conférence et dès les premières minutes nous trouvons un consensus  : « tout n’est qu’adaptation« 

LE CHAMBOULE TOUT

Dans une zone de haute pression, nos repères sont bousculés et nous devons nous préparer à ce chamboulement.

Imaginez un instant notre vie comme un « chamboule tout ». Nous recherchons l’équilibre et une fois obtenu, il est essentiel de le maintenir. Imaginez maintenant un stress extérieur! Je monte sur scène et le spectateur ne fait pas le bon choix…Marc se prépare à effectuer son assaut…le manager doit recadrer son équipe…le commercial doit séduire un client qui délaisse son produit. Vous n’étiez pas préparé? Trop tard, la balle est lancée et votre pyramide s’écroule car vous êtes dans une zone de haute pression, relative à votre environnement. Face à cette situation certaines personnes sont préparées tandis que d’autres se retrouvent démunies. Il n’y a pas de vérités, il n’y a pas de jugement…nous avons tous des zones de confort et il peut paraître paradoxal de s’extraire de son équilibre pour aller rechercher le déséquilibre. Dans cette situation nous devons nous adapter, nous ajuster, à la manière du judoka qui se sert de la force adverse pour mieux s’équilibrer et inverser le rapport de force. Oui mais comment? 

Dans une actualité complexe où un virus chamboule tous nos repères, comment sollicitons-nous nos ressources pour rééquilibrer la situation?

LA SÉLECTION NATURELLE

Tout le monde connait la théorie de l’évolution de Charles Darwin, qui met en avant l’idée suivante : ce n’est pas l’espèce la plus intelligente et forte qui survit, mais l’espèce qui s’adapte à son environnement. Au-delà du débat scientifique sur sa théorie propre à l’évolution de l’Homme, je constate que l’adaptation fait partie intégrante de notre vie, de notre expérience, de notre naissance. Dès le début le nouveau-né doit s’adapter à un contexte compliqué. Il quitte le ventre de sa mère et se déconnecte de son cordon pour se connecter au monde extérieur. Très rapidement il doit apprendre à se faire comprendre et jouer avec les réactions de ses parents pour obtenir satisfaction. Sans le savoir il expérimente l’adaptation. Plus tard il apprendra à marcher, gérer ses émotions, communiquer, parler. Après avoir expérimenté le « NON » il va devoir accepter l’alternance du « OUI MAIS ». Quelle merveille que l’enfance…une source inépuisable d’adaptation et d’expérience. Et pourtant, force est de constater que cette compétence se délite dans le temps. Les innovations répondent à nos questions, les nouvelles technologies rendent obsolète nos besoins d’antan. Sommes-nous toujours capable de nous adapter?

Finalement, ne serait-il pas intéressant de passer sous le crible de la sélection naturelle, notre propre entreprise? Qu’est-ce qui différencie l’écosystème de votre entreprise à la stratégie de survie d’une espèce? L’analogie peut paraître surprenante…mais pas tant que ça. À la fin de cette crise COVID certaines sociétés vont disparaître tandis que d’autres vont se développer. Devons-nous être acteurs ou spectateurs, actifs ou passifs, traditionnels ou innovants ?

adaptation motivation 

CE QUE J’AI RETENU DE CET ÉCHANGE AVEC MARC VERILLOTTE.

Face à l’instabilité d’une situation et d’une zone de crise (COVID…), notre capacité d’adaptation va osciller dans des alternances. Parfois attentiste (la pandémie va bientôt se terminer et tout redeviendra comme avant),  parfois actif (il est temps de se projeter d’innover), l’adaptation dépend de notre mental et de la perception de la situation. Est-ce que vous devez renforcer vos boites de conserves (Chamboule tout) afin qu’elles ne subissent plus l’impact de votre balle, ou faites vous le choix de réévaluer la situation en imaginant le projectile tel une balle de ping-pong? Plus simplement voyez-vous un verre d’eau à moitié vide ou à moitié plein ? Vous l’aurez compris, il faut se situer en décalage optimal avec le contexte, afin d’ancrer nos points forts à la fois dans une stabilité tout en recherchant le déséquilibre « innovant », qui apportera de nouveaux repères à votre environnement.

L’adaptation est donc une remise en question perpétuelle entre nos points forts et nos points faibles. L’adaptation c’est faire le pari de créer des liens entre un conférencier fort d’une expérience dans le RAID et un artiste passionné par la MAGIE. L’adaptation c’est l’action, l’anticipation, la projection… La crise a donc cet avantage de nous faire sortir de notre zone de confort, de nous remettre en question, et de solliciter à nouveau ce moteur de l’évolution : la sélection. Il n’est pas toujours facile d’accepter et d’imaginer la chute de sa pyramide…mais soyons agiles, soyons souples, inspirons nous de l’histoire de Jigoro KANO, fondateur du judo :

« Le roseau peut se plier sous l’action du vent, du poids de la neige. Mais le roseau se relèvera et continuera à grandir et prospérer. » La souplesse permet de passer la tempête et de créer de nouvelles possibilités ».

FIN

QUAND LE MENTAL S’ADAPTE

CONNAISSEZ-VOUS L’UNITÉ DE MESURE QUI S’APPELLE L’EMPAN?

L’empan représente une ancienne unité de longueur, qui se rapporte à la largeur d’une main ouverte. Plus précisément, cette unité se base sur la distance entre le petit doigt et le pouce, soit une longueur de 20 cm. La majorité des objets que nous manipulons sont réalisés avec la prise en compte de l’Empan, afin d’optimiser leur utilisation. Quand l’objet devient trop important, trop grand, trop lourd, nous avons adapté la situation en créant des bras des leviers, des poignets, des supports. En neuroscience nous faisons souvent référence à l’empan mnésique, qui fait référence au nombre de mots que vous pouvez retenir dans une mémoire à court terme. Le score étant généralement entre 2 ou 7, comment pouvez-vous améliorer ce score? Est-il préférable de se dire que nous avons une mauvaise mémoire, ou existe-t-il des stratégies pour être performant?

LE PALAIS MENTAL

Voici une solution adaptative pour améliorer notre mémoire à court terme.

Le palais mental est une technique visuelle qui vous permettra de booster votre mémoire à court terme. L’idée est de rattacher (ce que nous faisons sans le savoir), des souvenirs à des images, des émotions, des lieux. En effet la simple pensée d’un lieu, d’une personne, d’une musique, peut déclencher de nombreux ressentis. Nous pouvons adapter notre empan mnésique en retenant de multiples informations. Il suffit de les placer dans des lieux imaginaires, connus, facile d’accès, afin de créer le lien entre votre souvenir et l’information. Avec cette technique vous pourrez mémoriser une vingtaine de mots, en 1-2 minutes, sans forcer. Je vous développerai, bien entendu, les détails de cette méthode dans un prochain article. 

La réflexion repose non pas sur la finalité de la méthode, mais sur les stratégies que l’homme a mis en avant, afin de contourner un problème et optimiser sa réponse. Parfois la connaissance et la mise en lumière d’une stratégie, aussi simple soit-elle, peut améliorer notre quotidien et nos performances…